Mission économique de Terrebonne à Namur : Des enseignements précieux selon Sylvain Ouellette
Sylvain Ouellette est un habitué des missions économiques. Par le passé, le directeur du développement économique et touristique de la MRC Les Moulins avait pris part à ce type de rencontres. Celle vécue récemment avec la Ville de Terrebonne, maîtresse d’œuvre de cette heureuse initiative, a été précieuse, puisqu’elle inspirera son action, en particulier en ce qui touche InnoHub La Centrale, dont il a la responsabilité.
Par Gilles Bordonado
« J’avais un objectif clair avant de partir, c’était d’acquérir le plus de connaissances sur les façons de faire des organismes et des institutions que nous allions visiter. Je voulais multiplier les échanges, créer des contacts pertinents et lancer des ponts avec les gens de Namur », d’expliquer monsieur Ouellette reconnaissant d’avoir vécu cette expérience. Les visites et les conférences aux hubs Trakk et Cluster Écoconstruction, à la Ressourcerie Namuroise et au Business Village Écolys by Actibel sont inspirants pour le développeur économique.
Soutien, services et cohésion
Sylvain Ouellette est impressionné du soutien financier offert aux organismes liés au développement économique. « Ils sont extrêmement subventionnés, je dirais même presque sursubventionnés », dira le développeur, soulignant l’aide financière venant des gouvernements supérieurs : provincial, régional, fédéral et même européen.
Les jeunes pousses des hubs visités ne payent qu’une fraction du prix de location pour une pléiade de services. « Ce serait un rêve que de compter sur autant de moyens pour InnoHub La Centrale et les entreprises incubées chez nous », de dire le directeur.
Fort d’un tel financement, les services aux locataires sont nombreux. Il cite la salle multimédia visitée au Trakk, la présence sur place de salles de balado, de casques 3D pour tirer profit de la réalité virtuelle et d’imprimantes 3D. Le lieu dispose de ressources externes et de mentors.
Même observation au Cluster Écoconstruction, où M. Ouellette a remarqué : « la multitude d’équipements et de services proposés aux entreprises, qui en fait une plaque tournante en ce qui a trait à l’innovation dans le monde de l’économie circulaire et de l’écoconception. »
« La cohésion est impressionnante entre les organismes liés au développement économique. Le BEP, le Bureau économique de la province de Namur, agit comme un chef d’orchestre. Sa vision du développement est claire, intégrée et partagée de tous, les instances gouvernementales, les autres organismes économiques, les entreprises et même les universités qui collaborent à l’atteinte des objectifs. Dans le parc d’activités économiques Écolys dédié à l’écoconstruction, par exemple, des entreprises sont en lien direct avec l’université », de souligner le directeur.
Une mission prometteuse
Pour M. Ouellette, des enseignements précieux sont à tirer de ces visites, la première étant que la mission caressée par InnoHub La Centrale en écoconception et en économie circulaire est prometteuse.
Au fil des visites, il a constaté l’efficacité du modèle wallon, qui prône une valorisation maximale des déchets, la création de circuits courts et sur un appui public solide à des projets d’économie circulaire. Cette volonté politique et communautaire pourrait inspirer InnoHub à développer de nouveaux partenariats et projets pilotes avec le même objectif : faire d’un pôle d’innovation un levier pour un territoire plus résilient.
M. Ouellette souligne qu’il est possible d’exploiter les équipements actuels d’InnoHub La Centrale, qui dispose de bureaux, d’espaces industriels légers, d’une salle de balado, de casques virtuels, de services d’accompagnement personnalisé, de services administratifs, d’une plateforme numérique appelée Teasio pour soutenir les entreprises incubées dans l’accélération de leurs activités, tout en donnant accès à un réseau de professionnels. D’autres services pourraient être développés, comme l’utilisation d’une imprimante 3D.
Fort de son expertise en design industriel, prototypage et écodesign, INÉDI, centre de transfert technologique du Cégep de Terrebonne, pourrait jouer un rôle central dans l’accompagnement des entreprises incubées, notamment pour intégrer les principes d’écoconception dès la phase de développement produit. Ce lien entre recherche appliquée et innovation entrepreneuriale viendrait renforcer l’écosystème régional en stimulant la collaboration entre milieu académique, entreprises et municipalités.
« Même si nous ne travaillons pas à la même échelle qu’en Wallonie, nous avons des éléments attractifs qui nous permet d’attirer de jeunes pousses en écoconception » d’ajouter le développeur économique.
Participation du privé et ouverture sur le milieu
Si l’on ne peut imposer aux gouvernements supérieurs de rehausser leur financement d’InnoHub La Centrale, le directeur espère convaincre le milieu des affaires de s’investir plus dans le projet. « Je crois que le privé pourrait être une alternative de financement pour bonifier nos services », de souligner M. Ouellette, qui s’impliquera pour faire grandir InnoHub : « Notre incubateur mérite d’être plus connu. »
Il espère améliorer la cohésion avec le milieu en créant des liens encore plus serrés avec des organismes, tels que la SODIL, le Cégep, l’UQTR, qui s’installera éventuellement dans l’est de Terrebonne et la Chambre de commerce et d’industrie Les Moulins.
En somme, le modèle belge a servi de révélateur pour Sylvain Ouellette : plusieurs des initiatives observées sont transposables, voire déjà en germe à InnoHub La Centrale. Entre circularité, innovation et impact social, un pont s’est construit entre la Wallonie et Les Moulins. Il l’inspirera à passer de l’inspiration à l’action.




